Notre décision pour le Machu Picchu prise, nous décidons de passer une journée à Nazca pour voir les géoglyphes.
Après quelques hésitations devant les prix et encouragés par les recommandations chaleureuses de Dorothée, nous décidons de faire un petit tour en avion pour jeter un coup d'oeil à ces mystérieux dessins.
L'aérodrome ressemble plus à un petit marché avec son lot de souvenirs et de babioles qu'au lieu de décollage de dizaines d'avions. Nous attendons sagement notre tour dans la salle d'attente, en regardant un documentaire sur la civilisation Nazca et les hypothèses quant à l'origine et la signification des dessins. Comme la vidéo est projetée en anglais et dans un environnement plutôt bruyant, nous ne sommes pas encore très au point, même après trois ou quatre visionnages. En plus, nous sommes excités comme des puces de monter dans l'avion et pas très attentifs. Pour accéder au Tarmac, il nous faut montrer nos passeports et passer sous un portique, comme dans les vrais aéroports. Ce qui nous fait rire, c'est que tous les pilotes (et donc ceux les plus à même de détourner les engins) sonnent quand ils passent et pas un ne se laisse contrôler par les agents de sécurité qu'ils envoient paître avec plus ou moins de délicatesse! :)
Puis, nous découvrons notre avion : c'est un 6 places. Avec nous, il y a deux autres touristes français pas très locaces, un pilote très aimable qui parle un peu français et un co-pilote depuis le 21 mars 2010. En effet, il y a eu dernièrement quelques accidents mortels (en particulier, un pilote a fait un arrêt cardiaque en plein vol!). Nous décollons tout en douceur. L'appareil est petit et ultra-léger et ça tangue pas mal! Dans le guide, ils recommandent de regarder la ligne d'horizon pour éviter d'avoir mal au coeur et pour moi, c'est pas du luxe! A chaque dessin, notre pilote qui parle en peu français, nous prévient et nous en indique le nom. Il passe une fois à droite et une fois à gauche pour que tous les passagers puissent admirer le géoglyphe.


Du coup, il fait des pirouettes et j'ai l'impression d'être dans Top Gun! Le tour dure en tout 35 minutes. Quand nous atterrissons, nous tombons d'accord avec Renaud pour dire que le petit tour en avion était très sympa, mais nous sommes un peu déçus par les géoglyphes en eux-mêmes : les dessins, même s'ils sont très grands paraissent tout petits d'en haut et sont moins impressionnants que ce qu'on pouvait s'imaginer. A la limite, j'ai préféré voir les vues aériennes dans le reportage : les dessins étaient plus nets!


Notre petit tour de manège effectué, nous devons patienter pour que notre bus nous emmène vers notre prochaine étape : Arequipa.
Le matin, alors qu'on les avait prévenus la veille, nous avons eu beaucoup de difficultés à nous faire préparer le petit-déjeuner avant de partir à l'aérodrome : en effet, le jeune qui devait s'en occuper ne s'était pas réveillé parce qu'il avait trop fait la fête la veille! Du coup, nous avons trouvé un peu raide de nous retrouver à la porte de notre chambre d'hôtel à midi pile, sans même un petit geste pour s'excuser du manque de professionnalisme du petit con, du genre profiter de la chambre un peu plus longtemps (d'autant que dans cet hôtel d'une quinzaine de chambre, nous étions trois!)
La ville est peu accueillante et nous avons traîné notre peine une bonne partie de la journée sans trop savoir que faire. J'ai fini par m'installer dans un restaurant pour boire un pichet de limonade pendant que Renaud allait se faire couper les cheveux. C'est bizarre pour nous français chez qui, les jours de beau temps, chaque bout de trottoir est occupé par une terrasse où boire un verre, de ne pas trouver un seul café digne de ce nom!
Le soir, nous vivons une expérience très désagréable qui nous confirme que nous serons mieux ailleurs. A 22h, nous apprenons que notre bus a 1h30 de retard. Nous nous installons sur un banc, en attendant notre heure. Une minute à peine après que nous ayons posé nos délicats derrières, trois jeunes passent devant nous, se disent quelque chose et celui du milieu se met à pivoter sur lui-même et tombe, devant nous, secoué de spasmes. Ses copains le poussent, le tire et nous regardent l'air affolés. C'est impressionnant, mais c'est sans compter sur mes connaissances médicales et théâtrales : le gars nous mime grossièrement et très maladroitement une crise d'épilepsie. Pour votre information, si un jour vous êtes tentés de faire la même chose, ayez au moins la présence d'esprit de vous pisser dessus et dites à vos potes que tirer sur les bras d'un épileptique n'a jamais permis de faire stopper la crise (ou alors, mon stage chez les enfants épileptiques de Léguevin ne m'a rien appris!). Je suis outrée par cette ridicule mise en scène qui, nous en sommes persuadés, vise à nous faire nous approcher du faux malade en abandonnant nos sacs dans la panique pour que les complices puissent se barrer avec! Quand, après 5 bonnes minutes d'observation incrédule devant leur manège ridicule, je crie en espagnol "Je suis infirmière", l'un d'eux prend l'air rassuré. Ce qu'il n'a pas compris, c'est que mon espagnol limité m'a coupé dans mon élan et je n'ai pas pu ajouter "prends moi pour une conne!" Nous les avons laissé sur place. Les locaux, attirés par la scène, regardaient aussi de manière incrédule...

Si c'était à refaire, nous éliminerions sans hésiter cette ville et ne la recommanderions probablement pas, sauf éventuellement pour en faire une rapide étape entre deux destinations...


NAZCA PRATIQUE

Hôtel Guang Zhou : la chambre double à 30 soles
Les + : Récent et propre, douches chaudes (pour de vrai), pas cher (car pas bcp de touristes en ce moment), petit-déj. inclus
Les - : Personnel pas du tout professionnel ni agréable et moyennement honnête (1er hôtel où on essaye de nous faire payer la garde des sacs après avoir quitté la chambre)

Tour en avion des géoglyphes avec Aéroparacas : 190 soles (tarif "étudiant", en même temps c'est la saison haute)
Certains rabatteurs pourront vous dire que le prix peut varier en fonction de la taille de l'avion et de l'altitude à laquelle il vole... Que nenni, tout est au même prix !
Si c'était à refaire (même si nous ne le referions pas), nous irions directement à l'aérodrome où on pense pouvoir gagner quelques dollars en complétant un avion.

Bus Arequipa : 70 soles en cama avec Cial - Départ tlj à 22h - Durée : 9h30

Taux de change : 1€ =~ 3,65 soles