Une fois n'est pas coutume, nous allons justifier nos actes, afin de prévenir toute question et remarque. En effet, nous avons décidé de ne pas visiter le joyau du Pérou : le Machu Picchu.
Qu'est-ce qu'il nous prend? Un grave empêchement, un peu trop de soleil des hauts plateaux andins? Non, c'est une action mûrement réfléchie et désirée.

Comme vous le savez, nous ânonons un peu d'espagnol. Mais notre vocabulaire limité nous frustre un peu et ne nous permet pas d'aller à la rencontre de l'autre comme nous le souhaiterions. L'expérience avec Clemente, guide de Leymebamba en est un exemple. Nous envisageons donc sérieusement de prendre des cours d'espagnol. Nous avons trouvé, grâce au magique internet, une école qui semble très bien, à Cochabamba, en Bolivie. Mais pour que ça vaille le coup, il faudrait y rester 2 ou 3 semaines. Or, au cours de notre voyage, il y a deux rendez-vous que nous ne pouvons manquer : l'avion à Punta Arenas (pointe sud du Chili) le 7 novembre et la venue de mes parents à Santiago du Chili la semaine suivante. Il nous faut donc écourter un peu notre séjour au Pérou si nous souhaitons nous attarder en Bolivie.

Le deuxième argument est purement financier : Cuzco et le Machu Picchu est la destination la plus chère du Pérou et un billet d'entrée sur le site équivaut à notre budget journalier pour tous les deux. Cela sans compter le prix du train pour y accéder, l'hébergement, un trek éventuel et tous les à-côtés.

Le troisième argument est plus engagé. (Je parle ici en mon nom.) Dans un pays modeste, le prix de la huitième merveille du monde, empêche les péruviens de visiter l'un des joyau de leur propre civilisation et ça me gêne terriblement. De plus, le tourisme en cette région fait considérablement augmenter le coût de la vie des locaux (certains en profitent, mais d'autres en sont les victimes). Et puis, il faut savoir que la société ferroviaire qui pratique des prix exorbitants pour accéder au Macchu Pichu n'est même pas péruvienne mais chilienne : les revenus monstrueux ne profitent même pas au pays! Enfin, à la lecture d'un article, j'ai eu l'impression qu'au nom des Dieux argent et tourisme, tout était un peu fait en dépit du bon sens. L'afflux des visiteurs érode chaque jour un peu plus le site avec un risque d'éboulement non négligeable ; l'un des monument a été détérioré par une grue lors du tournage d'une pub... pour la bière!

Le dernier argument est que je supporte de moins en moins les espaces ultra touristiques avec son lot de rabatteurs, d'arnaques, de vols, de bruit et d'agitation. J'ai peur que l'environnement ne me stresse beaucoup trop et ne m'empêche de profiter pleinement de cette merveille architecturale. Et même pire, j'ose à peine l'avouer, j'ai peur d'être déçue...

Alors, peut-être qu'un jour, nous passerons outre, mais pour le moment nous passerons à côté!