Nous avons pris un bus très matinal pour rejoindre la ville de Leymebamba, ce qui nous a permis de mettre cette journée à profit.
Nous avons dégotté un guide qui nous emmènera à la « Laguna de los Condores » le lendemain et nous partons pour une randonnée de 6h, direction la Congona, un site archéologique chachapoya perché dans les montagnes.
La Congona
J'ai très froid, donc je met mon pantalon imperméable doublé en polaire. Très mauvaise idée, ça me tient tellement chaud, que la transpiration s'échappe par les coutures! :) L'eau n'est pas censée rentrer, mais elle peut sortir!
La première partie est peu intéressante puisque c'est une nouvelle route caillouteuse qui mène à un petit village. Arrivés en haut, les gamins veulent que Renaud joue au foot avec eux! C'est mignon, mais, tiens, c'est lundi, ils n'ont pas école?
La deuxième partie est plus jolie et agréable, nous suivons un sentier bordé d'eucalyptus et montons gentiment en haut de la colline. Arrivés à un portail, nous nous doutons que c'est l'entrée du site. Il y a une maison, vide, gardée par des chiens qui tout à coup se mettent à aboyer, nous courir après et l'un d'eux essaye même de me croquer un mollet. Je hurle de trouille en sautant pour éviter les crocs (je suis vaccinée contre la rage, mais quand même!). Renaud saisi un caillou (ou plutôt un rocher, enfin, le premier truc qui lui tombe sous la main) et on se barre fissa! Du coup, ça doit pas être là... On grimpe, on grimpe mais on ne voit rien qui ressemble à des ruines. On déjeûne, en se demandant si on osera redescendre sans avoir trouvé...
Sur le chemin du retour, Renaud aperçoit des paysans et décide de leur demander le chemin. Bien lui en a pris, c'est Regina Medina Atalaya, gardienne du site et sa famille qui travaillent. Et évidemment, la maison avec les molosses est la sienne, nous ne nous étions pas trompés. Les chiens nous accompagnent durant la visite et ils n'ont plus rien des bêtes féroces du matin! Au début, les ruines sont un peu décevantes : quelques pierres, des formes de maisons... Mais Regina sait maintenir le suspens et plus on avance, plus les maisons sont bien conservées et impressionnantes : des escaliers encore fonctionnels, des terrasses, de belles frises décoratives, des pans de murs immenses, cachés par la végétation... Nous discutons un peu avec ce petit bout de femme avant de redescendre. Nous sommes ravis d'être arrivés à nos fins!
Pour moi, la journée est terminée, mais Renaud, lui, doit faire les courses avec Clemente, notre guide pour le trek de trois jours que nous débutons demain. Nous sommes à deux jours de mon anniversaire et je ne suis point conviée à faire les magasins, ce qui m'arrange!
La laguna de los condores
C'est un lac où ont été découvert, en 1997, sur une corniche à 100 m du sol, des tours funéraires contenant pas moins de 219 momies et quelques 2000 objets chachapoyas. Toutes les momies sont au musée, mais ça nous amuse d'aller là-bas pour voir le site, de dormir au milieu de nulle part et c'est l'occasion de repartir en expédition avec un guide et des chevaux.
Évidemment, nous sommes les seuls à cheval. Clemente marche derrière ou à côté. Il mâche en permanence des feuilles de coca et y ajoute du jus de citron qu'il a dans une petite calebasse : ça provoque une réaction chimique et a comme propriété de supprimer toute sensation de soif ou de fatigue. Du coup, c'est un peu de la triche! Les chevaux connaissent le chemin par cœur, nous n'avons donc pas besoin de grandes connaissances en équitation. D'ailleurs, je commence à être de plus en plus à l'aise, ce qui est plutôt paradoxal car, je ne comprend pas ce que dit le guide, nous n'avons aucune indication sur la manière de guider les chevaux et bien sûr, pas de bonde ridicule mais pourtant protectrice sur le crâne. Comme quoi, quand je n'ai pas le choix, je me pose moins de questions et j'ai moins peur! Les paysages sont très différents durant les dix heures que durent la randonnée (CF les photos parce que c'est pas simple à décrire...). Nous passons un col à 3700m. Lorsque les chevaux montrent des signes de fatigue, nous marchons.
Pendant la descente, je met le pied dans une flaque de boue. C'est comme le pantalon : waterproof, mais plus quand ça passe par-dessus! Du coup, on chausse nos bottes de 7 lieux avec la formidable impression de marcher pied-nus. Nous arrivons à l'auberge qui est plus que sommaire. Chaque chambre est équipée de lits superposés et de matelas. Il fait froid et heureusement, les couvertures sont fournies mais pas les draps. La maison est en bois, le sol en terre battue et le toit est une bâche en plastique. Il n'y a pas d'électricité évidemment, pas de douche, mais des toilettes pour hommes et pour femmes bien distincts (si c'est pas la grande classe!) L'eau de la montagne est absolument congelée! Se laver les mains relève du défi, alors vous pensez bien que le reste attendra notre retour à la civilisation!
A l'aube du mercredi 18 août, je me réveille avec un an de plus : j'ai 30 ans! Nous partons avec Clemente en direction du lac où nous passerons la journée : la vue du haut de la colline est superbe. Nous dérangeons quelques vaches et veaux en traversant les pâturages et croisons les vestiges d'un ancien village. Clemente nous enseigne la pêche à la mouche (qui se dit pêche au papillon ou « mariposa » en espagnol) car la truite sera notre repas de ce soir. Renaud en attrape une sans faire exprès, mais il est le premier à remplir le garde-manger!
Voila comment on est ridicules :
Nous grimpons ensuite jusqu'au site archéologique : des échelles en bois, des pierres glissantes, des cascades, le chemin n'est pas facile d'accès! Enfin, nous découvrons les maisons en terre : elles sont construites dans un creux de la falaise, sous une roche plate, derrière une cascade (qui n'est pas très fournie en cette saison). Sur le chemin du retour, nous jouons à celui qui reviendra avec ses deux bottes (je ne sais pas comment on se débrouille, mais on arrive toujours à poser le pied là où il ne faut pas!). Sur la colline, nous repérons difficilement le site, grâce aux jumelles : je comprend mieux pourquoi il est resté si longtemps caché. C'est rassurant : il y a encore du boulot pour les Indiana Jones en herbe!
Pour ma soirée d'anniversaire, Renaud a fait d'énormes efforts : il a mis une nappe (son écharpe), des bougies (en même temps, c'est le seul moyen d'avoir de la lumière ;) ) et apporté une bouteille de vin rouge péruvien, un peu râpeux, mais tellement réconfortant! Au menu, à la place du steak argentin de 500g que je m'étais promis; du riz, une patate et une truite fraîche pêchée du jour (ouf, j'ai réussi à éviter le poulet!). En dessert, nous avons mangé une salade de fruits car la boulangère qui devait faire un gâteau s'est saoulée à la bière la veille et n'était pas en état de le confectionner (pauvre Renaud qui s'était pourtant donné tant de mal...)! Comme cadeaux, j'aurai droit à un massage, une nuit dans l'hôtel de mon choix (il faut dire que celui là manque un peu de cachet) et un plateau de fromage (c'est ça de partir à l'étranger, on fantasme beaucoup sur la bouffe qu'on pourra se faire en rentrant ou quand on sera dans une grande ville)!!!! On finit la soirée en buvant le reste d'aguardiente!
La Congona
J'ai très froid, donc je met mon pantalon imperméable doublé en polaire. Très mauvaise idée, ça me tient tellement chaud, que la transpiration s'échappe par les coutures! :) L'eau n'est pas censée rentrer, mais elle peut sortir!
La première partie est peu intéressante puisque c'est une nouvelle route caillouteuse qui mène à un petit village. Arrivés en haut, les gamins veulent que Renaud joue au foot avec eux! C'est mignon, mais, tiens, c'est lundi, ils n'ont pas école?
La deuxième partie est plus jolie et agréable, nous suivons un sentier bordé d'eucalyptus et montons gentiment en haut de la colline. Arrivés à un portail, nous nous doutons que c'est l'entrée du site. Il y a une maison, vide, gardée par des chiens qui tout à coup se mettent à aboyer, nous courir après et l'un d'eux essaye même de me croquer un mollet. Je hurle de trouille en sautant pour éviter les crocs (je suis vaccinée contre la rage, mais quand même!). Renaud saisi un caillou (ou plutôt un rocher, enfin, le premier truc qui lui tombe sous la main) et on se barre fissa! Du coup, ça doit pas être là... On grimpe, on grimpe mais on ne voit rien qui ressemble à des ruines. On déjeûne, en se demandant si on osera redescendre sans avoir trouvé...
Sur le chemin du retour, Renaud aperçoit des paysans et décide de leur demander le chemin. Bien lui en a pris, c'est Regina Medina Atalaya, gardienne du site et sa famille qui travaillent. Et évidemment, la maison avec les molosses est la sienne, nous ne nous étions pas trompés. Les chiens nous accompagnent durant la visite et ils n'ont plus rien des bêtes féroces du matin! Au début, les ruines sont un peu décevantes : quelques pierres, des formes de maisons... Mais Regina sait maintenir le suspens et plus on avance, plus les maisons sont bien conservées et impressionnantes : des escaliers encore fonctionnels, des terrasses, de belles frises décoratives, des pans de murs immenses, cachés par la végétation... Nous discutons un peu avec ce petit bout de femme avant de redescendre. Nous sommes ravis d'être arrivés à nos fins!
Pour moi, la journée est terminée, mais Renaud, lui, doit faire les courses avec Clemente, notre guide pour le trek de trois jours que nous débutons demain. Nous sommes à deux jours de mon anniversaire et je ne suis point conviée à faire les magasins, ce qui m'arrange!
La laguna de los condores
C'est un lac où ont été découvert, en 1997, sur une corniche à 100 m du sol, des tours funéraires contenant pas moins de 219 momies et quelques 2000 objets chachapoyas. Toutes les momies sont au musée, mais ça nous amuse d'aller là-bas pour voir le site, de dormir au milieu de nulle part et c'est l'occasion de repartir en expédition avec un guide et des chevaux.
Évidemment, nous sommes les seuls à cheval. Clemente marche derrière ou à côté. Il mâche en permanence des feuilles de coca et y ajoute du jus de citron qu'il a dans une petite calebasse : ça provoque une réaction chimique et a comme propriété de supprimer toute sensation de soif ou de fatigue. Du coup, c'est un peu de la triche! Les chevaux connaissent le chemin par cœur, nous n'avons donc pas besoin de grandes connaissances en équitation. D'ailleurs, je commence à être de plus en plus à l'aise, ce qui est plutôt paradoxal car, je ne comprend pas ce que dit le guide, nous n'avons aucune indication sur la manière de guider les chevaux et bien sûr, pas de bonde ridicule mais pourtant protectrice sur le crâne. Comme quoi, quand je n'ai pas le choix, je me pose moins de questions et j'ai moins peur! Les paysages sont très différents durant les dix heures que durent la randonnée (CF les photos parce que c'est pas simple à décrire...). Nous passons un col à 3700m. Lorsque les chevaux montrent des signes de fatigue, nous marchons.
Pendant la descente, je met le pied dans une flaque de boue. C'est comme le pantalon : waterproof, mais plus quand ça passe par-dessus! Du coup, on chausse nos bottes de 7 lieux avec la formidable impression de marcher pied-nus. Nous arrivons à l'auberge qui est plus que sommaire. Chaque chambre est équipée de lits superposés et de matelas. Il fait froid et heureusement, les couvertures sont fournies mais pas les draps. La maison est en bois, le sol en terre battue et le toit est une bâche en plastique. Il n'y a pas d'électricité évidemment, pas de douche, mais des toilettes pour hommes et pour femmes bien distincts (si c'est pas la grande classe!) L'eau de la montagne est absolument congelée! Se laver les mains relève du défi, alors vous pensez bien que le reste attendra notre retour à la civilisation!
A l'aube du mercredi 18 août, je me réveille avec un an de plus : j'ai 30 ans! Nous partons avec Clemente en direction du lac où nous passerons la journée : la vue du haut de la colline est superbe. Nous dérangeons quelques vaches et veaux en traversant les pâturages et croisons les vestiges d'un ancien village. Clemente nous enseigne la pêche à la mouche (qui se dit pêche au papillon ou « mariposa » en espagnol) car la truite sera notre repas de ce soir. Renaud en attrape une sans faire exprès, mais il est le premier à remplir le garde-manger!
Voila comment on est ridicules :
Nous grimpons ensuite jusqu'au site archéologique : des échelles en bois, des pierres glissantes, des cascades, le chemin n'est pas facile d'accès! Enfin, nous découvrons les maisons en terre : elles sont construites dans un creux de la falaise, sous une roche plate, derrière une cascade (qui n'est pas très fournie en cette saison). Sur le chemin du retour, nous jouons à celui qui reviendra avec ses deux bottes (je ne sais pas comment on se débrouille, mais on arrive toujours à poser le pied là où il ne faut pas!). Sur la colline, nous repérons difficilement le site, grâce aux jumelles : je comprend mieux pourquoi il est resté si longtemps caché. C'est rassurant : il y a encore du boulot pour les Indiana Jones en herbe!
Pour ma soirée d'anniversaire, Renaud a fait d'énormes efforts : il a mis une nappe (son écharpe), des bougies (en même temps, c'est le seul moyen d'avoir de la lumière ;) ) et apporté une bouteille de vin rouge péruvien, un peu râpeux, mais tellement réconfortant! Au menu, à la place du steak argentin de 500g que je m'étais promis; du riz, une patate et une truite fraîche pêchée du jour (ouf, j'ai réussi à éviter le poulet!). En dessert, nous avons mangé une salade de fruits car la boulangère qui devait faire un gâteau s'est saoulée à la bière la veille et n'était pas en état de le confectionner (pauvre Renaud qui s'était pourtant donné tant de mal...)! Comme cadeaux, j'aurai droit à un massage, une nuit dans l'hôtel de mon choix (il faut dire que celui là manque un peu de cachet) et un plateau de fromage (c'est ça de partir à l'étranger, on fantasme beaucoup sur la bouffe qu'on pourra se faire en rentrant ou quand on sera dans une grande ville)!!!! On finit la soirée en buvant le reste d'aguardiente!
Joyeux anniversaiiiiireeee :
Le matin du retour est très pénible. Nous partons à 7h du matin et il fait extrêmement froid. On voit le soleil au sommet des montagnes mais on se gèle sur nos chevaux. Le paysage est blanc de givre et par endroit, il y a même de la glace. Je ne sens plus mes mains ni mes pieds et j'ai l'impression que je ne me réchaufferai jamais. Le soleil atteint, ça va nettement mieux et le reste du trajet se passe sans encombres. Une fois de plus, la plaine a brûlé: Clemente nous explique que c'est pour étendre la superficie des pâturages. Ca donne une impression de désolation et le paysage est nettement moins beau qu'à l'aller!
En arrivant à Leymebamba, nous avons une excellente surprise. En raison de travaux, l'eau a été coupée et un problème est survenu dans l'alimentation électrique de la ville. Pour nous, poussiéreux des orteils au oreilles et pas lavés depuis 3 jours, point de douche chaude réconfortante! Une douche froide pour Renaud le warrior et pour moi une toilette au lavabo avec une petite casserole d'eau chauffée par la patronne... Heureusement qu'elle a un réservoir d'eau sur le toit!
Le musée
Réveillés par les marteaux-piqueurs, nous sautons dans nos baskets et nous rendons au Musée de Leymebamba. Nous avons la chance de rencontrer le père Diego Isidoro qui nous propose de le suivre alors qu'il fait une visite guidée pour deux espagnoles. Un vrai bonheur car il en connaît un rayon! Nous apprenons des tas de choses.
La civilisation chachapoya est orientée nature et utilise beaucoup les fibres naturelles, le bambou, les calebasses pour réaliser des objets de tous les jours contrairement à d'autres civilisations qui privilégiaient la céramique.
La momification des personnages importants n'est intervenue que tardivement, après la colonisation Inca. En effet, les incas désarticulaient les cadavres pour leur faire prendre la forme souhaitée (en particulier, les mains qui cachent les yeux, les oreilles mais jamais la bouche qui est la voie de l'esprit) et les emballaient dans six couches de textiles différentes avant de les enfermer dans un sarcophage. Les chachapoyas ont eu envie de faire pareil avec leurs morts importants et les ont donc déterrés, ont assemblés les os, les ont fixés avec des cordes et les ont emballé dans du tissu puis des sarcophages : c'est pourquoi certaines momies sont minuscules. Les 219 momies de la laguna y sont exposées.
Les Chachapoyas ont inventé un système de comptage très simple et en même temps très sophistiqué pour savoir qui payait quel tribut. Le Kippu ou Kippo (j'ai oublié le nom) est une sorte de de collier de cordelettes. Chaque couleur correspond à un tribut ou à un corps de métier. Chaque cordelette comprend des paquets de nœuds : un pour les unités, un pour les dizaines, un pour les centaines.
Bref, le musée est un vrai régal!
Nous quittons Leymebamba pour Trujillo, via Chachapoyas.
LEYMEBAMBA PRATIQUE
Hospedadje la Congona : 25 soles pour une chambre double (20 soles si l'eau est coupée :))
Les + : pas cher, eau chaude
Entrée à la Congona : 2,5 soles/p
Trek de los condores : il faut trouver un guide au village (ou près du musée) et il expliquera comment s'organiser.
- Guide : 30 soles/j
- Cheval : 33 soles/j
- Hospedadje : 20 soles/nuit/p
- Droit de passage : 10 soles/p
- Location de bottes : 5 soles/p
- Nourriture : dépend de ce que vous achetez
Bus pour Chachapoyas : 10 soles - Trajet : 2h30 - Tous les jours à 14h30 et 15h
Bus Chachapoyas - Trujillo : 65 soles en semi-cama avec Movil Tour - Trajet : 12h
Il y a des bus pour Cajamarca tous les jours à 8h pour ~ 40 soles. Trajet : ~ 10h