L'Egypte

Vous allez découvrir ici notre carnet de voyage, de novembre 2007, sur l'Egypte. Nous y avons séjourné pendant 3 semaines, nous déplaçant en transports en commun. L'itinéraire était tout ce qu'il y avait de plus classique dans la découverte de l'Egypte ancienne avec toutefois un crochet par le Sinaï, moins connu du grand public.

Comme d'habitude, nos carnets de voyages ne sont jamais finis... Voici donc un petit résumé de la fin du séjour. Le lendemain matin, tour au souk Khan El Khalili avant de se diriger vers l'aéroport pour prendre notre vol retour dans l'après midi.

Pour la petite histoire, nous avons retrouvé notre ami du bus Sinaï-Le Caire à l'aéroport. Il nous a montré toutes ses belles photos et a continué à draguer Anne sans se soucier de moi... On a vu le coup que nous allions être voisins dans l'avion : l'horreur ! (Ce ne fût pas le cas, rassurez-vous !)

Nous avons failli rater la correspondance à Francfort mais heureusement nous courrons vite :) Par contre, les bagages nous ont rejoint le lendemain directement à la maison !

Surprise! Pas de muezzin ce matin! On ne l'a pas entendu. Et pourtant, c'est vendredi! D'ailleurs, on espère qu"on pourra faire ce que l'on veut et que tout ne sera pas fermé...

Car aujourd'hui (après le vieux Caire copte et le centre du Caire) nous avons prévu de faire un tour dans le Caire islamiste.

On se prend un petit-déjeûner copieux au resti de l'hôtel. L'ambiance n'est pas du tout routarde. Ca ferait plutôt pension de famille anglaise. Tout le monde parle doucement pour ne pas déranger son voisin. On ne va pas se plaindre de ce calme!

On veut se rendre à la Citadelle. Mais avant ça, il faut qu'on trouve un internet café pour demander à Magali de venir nous chercher à l'aéroport demain soir. La dame de la réception nous donne des indications : nous ne trouvons jamais!

Alors qu'on pensait prendre un taxi pour nous rendre à la Citadelle, on change d'avis. On décide de commencer à pied et une fois qu'on aura croisé un internet café et écrit notre mail, on prendra un taxi car on pense avoir peu dechance de trouver ce qu'il faut là-bas. Je suis en jupe (jusqu'en bas du genou) et en tongues. Elles sont peu épaisses, ce qui fait qu'il est parfois acrobatique d'éviter les ordures, la saleté. En effet, je trouve que le Caire est sale. D'une part, je pense que la pollution y est pour une grande part. Tout est recouvert d'une pellicile de poussière noire. D'autre part, les déchets jonchent le sol. Est-ce dû à un défaut de ramassage, à l'oeuvre des chats errants qui éventrent les sacs à la recherche de nourriture ou bien le fait que les cairottes ne font pas attention??? Il doit  y avoir un peu des 3..

A un moment donné, un taxi s'arrête à notre hauteur et nous demande si on veut être emmenés quelque part. Renaud croit que j'ai mal aux pieds et moi que Renaud veut monter dans le taxi. On commence donc à lui dire où on veut aller et lui demander combien ça coûte. Il nous répond "no problem". Sauf que nous, on veut une idée de prix avant de monter... Renaud lui propose 4LE (car il pense qu'on est quasiment arrivés et que le tarif est de 5LE pour 10 minutes. Le gars accèpte. On monte. Une fois dedans, il file et nous demande en meêm temps où on va. Là, je commence à me dire qua ça pue. Il s'arrête une fois pour demander à quelqu'un s'il parle anglais. Aïe, aïe, aïe! Puis il demande à une autre de traduire. Le passant (qui est en panne avec femme et enfant) nous demande où on veut aller. J'ai les oreilles qui chauffent... On essaye d'expliquer, on montre sur notre plan. Il semble avoir compris. Mais le passant nous dit: "Il vous demande 20LE pour la course". On lui répond que c'est hors de question et qu'il a déjà accèpter pour 4LE. Il essaye de marchander. Je vois rouge. Non seulement il ne sait pas où il nous emmène mais en plus, il nous demande un prix exorbitant pour une course qui n'aurait dû durer que quelques minutes. Je sors de la voiture. Ca ne sert à rien de discuter. Il nous a fait perdre assez de temps. Renaud me rejoint. Le passant se retrouve entre nous et le chauffeur à essayer de traduire ce qu'il se passe.Le pauvre! Je lui dis que ce n'est pas de sa faute, mais ça ne l'empêche pas d'être pris dans une engueulade! Le taxi finit par partir. Je suis super énervée. en soit, ce n'est pas grave et c'est même plutôt marrant: le mec répond "oui-oui" à tout ce qu'on demande mais au final, il n'a pas pipé un mot. Mais voilà! Ca m'agace parce que c'est un peu tout le temps la même chose : la désagréable impression d'être pris pour des cons. Je roumègue pendant une partie du chemin. Il nous a emmenés à perpet alors qu'on était tout près!

Et c'est reparti.. En route, on croise un cybr café. 2LE la 1/2h. Le mec se fait visiblement engueuler par un de ses pote qui semble trouver qu'il aurait dû nous demander plus... Rien de mieux qu'un coin tout crasseux ignoré des touristes pour se rapprocher des prix locaux... Notre message envoyé et les photos sauvegardées, c'est reparti.

 

Ca caille! Il est 5h et je n'ai pas vraiment envie de me lever! Le bus pour Le Caire est à 6h. Ca sent la fin des vacances et la fin de cette belle expérience qu'est la découverte du Sinaï et la rencontre avec les bédoins. On avait dit à Hamdi qu'on le réveillerait avant de partir. Finalement, on ne le fait pas. On lui enverra les photos!

Pour le trajet, je me suis fait une bouillote grâce une bouteille d'eau remplie d'eau bouillante. Je sais qu'ils vont mettre la clim' à fond et j'ai déjà un peu mal à la gorge. Ca ne manque pas. J'ai froid tout le trajet malgré toutes mes épaisseurs. Au bout d'1h30, la bouillotte n'est plus opérationnelle.

Au début, nous nous installons devant. Mais comme les fauteils sont cassés, nous déménageons. Grossière erreur comme nous allons nous en apercevoir par la suite...
En effet, dans la rangée d'en face, on se fait apostropher par un homme, ravi d'entendre parler français. Il est tunisien et vit en France. Il est en Egypte car il fait des recueils de contes pour enfants. Au début, il est très intéressant, mais le problème, c'est qu'il parle en continu, qu'il peut parler sur tous les sujets, qu'il s'écoute un peu/beaucoup parler, qu'il aborde parfois des sujets qui nous dépassent et qu'il a tendance à ne parler qu'à moi. J'arrive quand même à dormir un peu. Mais dès qu'on ouvre un oeil, le voilà reparti! Le pire, mais c'est que pour nous parler, il est obligé de se tourner à moitié. Il est donc tourné dos à la route. Au début, je me dis qu'il va avoir mal au coeur ou un torticoli et que ça va le faire taire... Mais non! Parfois, on aborde des sujets intéressants mais ça reste un gros boulet!

Nous arrivons au Caire vers midi. Vu les embouteillages, nous nous dirigeons à pied jusqu'à l'hôtel. Dans le guide, il est indiqué qu'il vaut mieux réserver, mais nous tentons notre chance. Nous trouvons sans trop de problèmes. C'est la « Pension Roma ». Il se trouve dans une petite impasse, dans un quartier de magasins de fringues. Pour y accéder, il faut monter au 4ième étage. L'ascenseur est terrible : une porte extérieure en fer forgée, une cabine en bois avec des portes battabtes. Nous sommes accueillis par une dame qui parle français et anglais parfaitement. Elle nous propose de nous louer une chambre qui, pour l'instant, est réservée mais qui ne le sera plus d'ici une heure. Nous laissons nos sacs et partons déjeûner. Elle nous indique un restaurant « GAD » On tourne en rond pendant 20 minutes, ne le trouvant ni grâce à ses indications, ni  grâce à celles du guide qui sont fausses, mais en demandant à un jeune homme dans la rue. Mais arrivés au fameux resto, on déclare forfait, toute la carte étant arabe! On se rabat donc sur un resto appelé « A l'américaine ».
On s'installe à l'étage comme nous l'indique le « majordome ». Je prend des « gratined macaroni » qui s'avèrent être des pâtes à la bolognaise sans fromage. Renaud commande du riz et un hamburger. Il n'a pas de couverts pour manger son riz. Quand il essaye d'attraper le serveur, celui-ci fait mine de ne pas le voir. Il redemande et là, le gars va faire un petit tour, descend au RDC... Et Renaud attend... Il finit par descendre lui-même chercher les couverts. Mais quand le sandwich arrive, il est froid : le fromage n'est même pas fondu. Il le renvoit. Le serveur à l'air de dire qu'en Egypte, c'est comme ça qu'on mange les hamburgers. Il le met 20 s au micro-onde et le voilà revenu. Le petit Renaud est légèrement énervé...

De retour à l'hôtel, la place est libre. Nous avons la chambre. Par précaution, nous demandons le prix = 82 LE (10€) / nuit avec petit-déjeûner pour une chambre double sans salle de bain. Par acquis de conscience, nous demandons aussi à voir la chambre. Aucune hésitation! Nous la prenons. Elle est grande. Il y a 3 petits lits, une incroyable hauteur sous plafond, un bureau, une armoire, un coin avec un lavabo et surtout du parquet!

Le monsieur de l'accueil nous encourage à partir de suite pour visiter le Musée du Caire car il pense qu'il ferme à 16h. Tant pis pour la douche! On verra ça ce soir! Ce matin, on n'a pas eu le coeur à prendre une douche, même chaude, dans le fraîcheur du petit matin.
Direction le Musée du Caire. Malgré un bruit ahurissant et une pollution très présente, on apprécie le fait de marcher sans se faire héler toutes les 30 s.
Nous sommes un peu crevés donc nous décidons de cibler ce que nous allons voir. La priorité : l'aile de Toutankamon. Je crois qu'on commence par le mauvais côté. On voit donc toutes sortes de babioles qui l'accompagnaient dans l'au-delà. C'est très joli, mais il y en a beaucoup trop.
Il y avait également dans le tombeau une statuette à l'éffigie du pharaon pour chaque jour de l'année. Elle était censée faire les tâches pénibles à sa place. Pas bête le type! Puis nous voyons ses trônes, car Mônsieur en a plusieurs. Incrustés d'or, de pierre précieuses et de représentations de différents dieux.
Enfin, nous arrivons au plus intéressant : les sarcophages. Tout d'abord, il faut savoir que la momie portait des bijoux nombreux qui lui recouvrit tout le torse. Elle était munie d'un masque représentant le pharaon, en or, incrusté de pierres précieuses. Puis elle était déposée dans un premier sarcophage en bois recouvert d'une fine pellicule d'or et toujours incrustée de pierres précieuses, avec des dessins de dieux... Ensuite, il y avait un 2ième sarcophage du même style, mais plus grand. Enfin, il était (je crois) placé dans un sarcophage en pierre. Très beau! Finement ciselé, des dessins très précis, un travail hyper délicat... Un vrai bonheur!
Nous avons ensuite vu des collections de bijous, des maquettes de la vie à l'époque des pharaons, des momies d'animaux. Enfin, nous avons traîné notre peine jusqu'à la sortie. Nous étions crevés. Et puis nous commencions à être fatigués par les « hello » de tous les ados et surtout par les filles qui ricanaient ensuite comme des bécasses!

La suite du programme était d'aller voir le pont (Koubri) Quasr-El-Nil puisque, paraît-il, il avait été construit dans le style des ponts parisiens. Le soleil se couche. A chaque extrêmité du pont, il a deux lions. Au bout, dans le quartier de l'opéra (Gezira? Zamalek?), il y a la statue de Mustapha Kamel, 1er opposant nationaliste à l'occupation britannique. On peut voir le « Nile Hilton » du côté de Sharia Corniche El-Nil, juste derrière le musée egyptien et l'hôtel de ville. C'est un espèce d'horrible immeubles des années 50 qui fait un peu HLM.

Après quelques photos, nous décidons de remonter la sharia Talaat Harb, via la place (midan) El-Tahir, afin d'aller boire un verre dans un café recommandé par notre guide. C'est le salon de thé "Groppi". C'est là qu'il faut apprendre à lire entre les lignes. Voilà ce que dit le guide : "Sur la place, le salon de thé Groppi fournissait (bien noter l'utilisation du passé!) autrefois en gâteaux la famille royale d'Angletterre. (Donc, il ne faut pas acheter de gâteaux aujourd'hui, au risque de tomber sur des spécimens de cette époque?!) De sa gloire passée (encore la notion de passé : quel est l'intérêt de le mentionner, alors?) demeurent les charmantes mosaïques (charmantes = moches?) pailletées (kitsh?) entourant l'entrée." En gros, on y est allés, mais c'est pas franchement un lieu incontournable à mon goût. Quand tu arrives, tu as l'impression d'arriver dans une pâtisserie et au fond, il y a une salle avec tables et sièges. L'ensemble est assez fade et austère, dans les marrons. Rien de transcendant. Nous repérons une table. Dessus est posée une carte, un menu. Alors qu'on se dirige vers elles (la table ainsi que la carte...), le serveur accélère le pas et nous pique la carte sous le nez! Avec l'épisode de ce midi, on se demande si ils ne se foutent pas un peu de notre gueule! Finalement, on se repose tranquillement, en buvant Renaud un coca (pour cause de dérangement intestinal) et moi un jus de fraise frais. Le bonheur! Je pousse même le vice jusqu'à prendre un 2ième!Sachant quand même que le verre coûte 8LE, soit 1€!

Après cette petite pause au calme (aucun bruit ne parvient jusqu'à nous alors que le café se trouve en plein coeur de la ville), nous allons jusqu'au cinéma Métro avec dans l'espoir d'aller vir un film américain de bandits car il paraît que les cairottes sont bon public et huent les méchants et applaudissent les gentils. Malheureusement, à l'affiche, il y a 3 films égyptiens/arabes et un film d'horreur américain. Je ne le sens pas trop. On retourne dons à l'hôtel. En chemin, on achète un plateau de pâtisseries. Ce sera notre dîner. On passe notre soirée à manger des gâteaux et à bouquiner. La douche nous a bien décrassés, mais pas tout à fait réveillés. Nous éteignons donc assez rapidement, fourbus et un peu malades. Nous pensons qu'après une nuit réparatrice, ça ira mieux. D'auant que le programme est chargé!

On a très bien dormi même si ce matin il fait un peu frais et que les chiens du camp voisin ont aboyé pendant un bon moment.
Après une douche froide pour moi, nous allons prendre notre petit-déjeûner et nous réchauffer au soleil. Excellent petit-déjeûner composé d'une omelette, de tomates et de concombre, de féta fraîche, de confiture de figue, de pain chaud et de l'incontournable vache-qui-rit!

Apprenant que le monastère est fermé l'après-midi, nous nous dépêchons de nous y rendre. Le site est envahi de touristes russes/ d'europe de l'est pour la plupart.
Après un tour du site, nous trouvons l'entrée de la chapelle. Je la trouve très jolie, chalereuse et accueillante avec ses icônes dorées et ses décorations. Renaud, lui, trouve que c'est un peu chargé.
Puis nous allons visiter la galerie des icônes. Des tableaux, de très belles scènes religieuses toutes dorées y sont exposées. Des livres anciens également. Et surtout une lettre de Napoléon Ier, en français, assurant par une série d'articles, son soutien au monastère. On trouve que c'est assez amusant. On prend ensuite quelques photos du fameux buisson ardent. Les moines sont pour la plupart grecs. Ils ont les cheveux longs, des barbes longues et sont habillés en noir avec de longues robes et une sorte de calot.

Après avoir fait le tour du monastère et rencontré quelques biquettes au milieu des détritus, nous décidons de nous rendre au « village » pour faire 2-3 courses et boire un verre.
Sur le chemin du retour, un petit garçon nous suit. Il ne parle pas anglais, on ne parle pas arabe alors on ne se parle pas. On pense qu'il veut des sylos, des sous, des bonbons ou une de nos briquette de jus de fruit... Désolée, mais on ne donne rien! Même s'il est mignon à craquer...

De retour au camp, on va bouquiner au soleil. A 4h, le soleil est couché et il commence à faire froid. Alors on file dans la chambre nous peletonner sous les couvertures en attendant l'heure du dîner...

Sous la tente, l'ambiance est très sympa. Nous dînons assis en tailleur devant une petite table, de soupe et de pâtes avec une sauce tomate maison, ainsi qu'une salade tomates-concombres et aubergines grillées.  Nous sommes assis à côté du charpentier irlandais. Très sympa. Plus tard, la prof australienne nous rejoint. Nous discutons avec un bédoin qui a eu une mésaventure en voulant venir en France. Il est tombé amoureux d'une française d'origine marocaine. Pour rencontrer les parents, il devait venir en France. Après 3 demandes, il finit par obtenir un visa. Il achète un billet d'avion qui le fait passer par Bruxelles. Et, je ne sais pas pourquoi, arrivé en Belgique, on ne lui permet pas d'aller en France, il doit faire demi-tour. J'ai cru comprendre que c'est parce qu'il avait le même nom qu'un terroriste. Il avait une vision plutôt pessimiste de l'amour. C'était marrant de discuter avec lui, même si on avait du mal à exprimer nos idées respectives et peut-être même à comprendre l'autre... Puis sont arrivés 4 frères de l'ordre de Bethléem, venus de Jérusalem. Il y avait 2 français, un belge et un hongrois. Ils avaient le crâne rasé et portaient de longues jupes en jean et des pulls bleu marine. L'un joua du Djembé en chantant : « Kumbaya, my lord » Puis ils s'essayèrent à une petite chanson sur le thème « Marie, notre mère à tous ». C'était un peu surréaliste de se retrouver en plein Sinaï, au milieu des bédoins, à écouter des moines contemplatifs chanter des chansons à la gloire de Jésus, Marie & Co.
Hamdi a récupéré le djembé et s'est mis à chanter. On ne comprenait rien évidemment, mais c'était nettement plus entraînant.
Renaud ayant l'estomac un peu dérangé, nous sommes partis nous coucher. De toutes façons, demain il faut se lever tôt!