Nous avons prévu une semaine de visites à Angkor et sa région, afin de prendre notre temps pour nous imprégner de culture.
Il existe des pass de 1 journée, 3 jours ou 7 jours pour visiter le site archéologique. Nous avons l'intention de prendre celui de 3 jours qui est valable une semaine et nous évitera ainsi l'overdose de cailloux... Raté! A l'entrée, ils se trompent et nous voilà avec un ticket de 3 jours... consécutifs! Le système anti-corruption est tellement bien fait qu'il nous est impossible de le convertir en pass 3 jours valable sur une semaine, même si c'est le même prix, ce qui est d'ailleurs, à bien y réfléchir, un peu stupide : qu'ils émettent les tickets par défaut sur une semaine et les gens se débrouilleront avec le temps qu'ils ont sur place... Notre expérience du voyage aidant, nous prenons sur nous de manière remarquablement zen. Ce tour du monde sert au moins à ça : prendre les choses à la légère et ne pas (trop) râler, ce qui est pour des français, plutôt rare, convenez-en!

Pour notre première journée au site archéologique, nous accompagnons Anouk et Axel, rencontrés au début du Laos, recroisés sur la route et qui nous ont proposé, connaissant notre itinéraire, de les rejoindre à Angkor pour une visite guidée francophone, afin de mieux appréhender l'endroit. Le guide est décevant car son niveau de français n'est pas suffisant et tout ce qu'il dit est largement soumis à interprétation. C'est que, lorsque tout est au présent et que tous les sujets sont des « ils », il est assez difficile de suivre le fil! Mais s'il y a une chose à retenir de lui c'est que « les architectes sont bravos! » ou que « ça, c'est bravo! » Au moins, il nous aura fait bien rire et cette expression restera dans les annales du « ça ne veut rien dire, mais ça dit bien ce que ça veut dire... ». A la fin de cette journée de 7h en plein soleil, nous sommes contents de rentrer!
Le deuxième jour, fourbus de la veille, nous nous levons tôt, louons des vélos et retournons aux temples. A 12h, nous déclarons forfait et rentrons nous mettre au frais.
Le troisième jour, nous nous levons encore plus tôt, rejoignons le site toujours à vélo et nous concoctons notre propre visite guidée à l'aide d'un bouquin que tous les gamins vendent sur place et qui est très bien fait. C'est, de loin, la meilleure méthode de visite : des explications claires, des détails mis en valeur et qui nous donne l'impression de découvrir des choses cachées et si ça nous gonfle, nous pouvons même sauter des passages!  A 13h, nous rentrons, écrasés par la fatigue et la chaleur. S'en est fini des temples d'Angkor et c'était bien! A refaire, on prendrait sûrement le pass d'une semaine (valable sur un mois) afin de se faire des matinées ou des couchers de soleil, un peu chaque jour, le guide à la main!
Alors qu'avons nous vu me direz-vous? Je vous laisse regarder les photos, c'est ce qu'il y a de mieux à faire!


Musiciens estropiés sur des mines (car apparemment, il y en a un paquet aussi au Cambodge qui rivalise avec le Laos dans le genre « j'ai pas eu trop de bol dans mon histoire récente! ») :


Lézard utilisant sa queue pour chasser les mouches :


Singes qui ont essayé de m'agresser, mais j'ai couru assez vite (enfin, je suis remontée sur mon vélo!) :


Nous avons passé pas mal de temps à préparer notre arrivée au Japon. Est-ce que nous avons travaillé pour rien, vu le tremblement de terre historique qui a ébranlé le pays, l'avenir nous le dira. Sinon, nous avons partagé quelques soirées avec Anouk et Axel qui ont été d'excellents compagnons de route. Mais l'ami Renaud-photographe était de repos et nous n'avons pas une seule photo de leurs trognes! Heureusement que nous avons l'intention de nous faire payer une tartiflette l'hiver prochain, nous pourrons réparer ça!
Sinon, nous n'avons pas eu des âmes d'explorateurs et sommes restés dans notre quartier quasiment toute la semaine. C'était amusant de se sentir comme à la maison et de nous rendre compte que les commerçants finissaient par savoir ce que  nous voulions, sans avoir besoin de demander! Nous avions repéré le meilleur endroit pour manger des crêpes-gâteau au yaourt, celui pour boire des jus de fruit, ou encore manger des brochettes ou un boeuf lok-lak...
Nous avions l'intention d'aller au marché de nuit pour faire quelques emplettes et tester le massage des pieds par des petits poissons, mais nous nous sommes fait intercepter par le fils du propriétaire de l'hôtel qui nous a payé des bières pour se faire pardonner auprès de son ami d'avoir oublié son anniversaire. Je vous avoue que, moi non plus, je ne vois pas le lien de cause à effet, mais nous avons passé une excellente soirée! Renaud a appris ce soir-là que les œufs de bébé canard étaient d'excellents stimulants naturels et qu'il suffisait d'en gober 2 ou 3 pour booster ses capacités sexuelles. Nous n'avions pourtant pas noté de changement fondamental lorsqu'il en avait goûté un, quelques jours auparavant...


Nous sommes quand même allés voir, à quelques coups de pédale de l'hôtel, les environs qui nous ont beaucoup plu.



Mix de badminton et de football :


J'avais rencontré, lors de mon passage à Pakse, une suisse allemande qui m'avait chaudement recommandé le spectacle de violoncelle du Dr Beat Richner, alias Beatocello. Nous nous sommes donc rendus à ce concert de bienfaisance (notre premier!) au profit des hôpitaux pour enfants Kantha Bopha dont il est le directeur et qui a lieu tous les samedi soirs à 7h15, à côté de l'hôpital de Siem Reap. En moins 20 ans, cet homme extraordinaire a réussi à créer 5 hôpitaux pour enfants, entièrement gratuits, qui n'emploient, à l'exception de lui-même et d'un autre homme (dont je n'ai pas su s'il était architecte ou médecin) que des cambodgiens, bien rémunérés pour éviter la tentation de corruption et leur offrir un niveau de vie décent. Et c'est ça que j'aime dans ce projet, c'est l'essence même de l'humanitaire : créer des emplois locaux et soigner. En tant qu'infirmière, je voudrais parfois mettre les mains dans le cambouis (pour utiliser une image « propre » :) ), mais on n'a pas besoin de moi dans ce sens là. Seules deux choses sont utiles : des dons de produits sanguins ou des sous. Naïvement, je pensais que mes compétences pouvaient être d'une quelconque utilité mais c'est faux! Des personnes capables d'assurer le boulot, il y en a. Des sous, non! Les hôpitaux ne fonctionnent que grâce aux dons privés (90%).
Nous avons été époustouflés par le travail titanesque qu'ils abattent. Le Cambodge est extrêmement pauvre et peu sont ceux qui ont accès aux soins. Dans un pays où 60% de la population est atteinte de la tuberculose, où le Sida et la dengue sévissent, avouez qu'il y a de quoi faire! Et c'est sans compter sur les accidents de la route, les accidents domestiques (les foyers sont à ras du sol et nombreux sont les petits qui tombent dans le feu) et les maladies « banales » de tout gamin normalement constitué! Il ne faut pas oublier que le Cambodge, suite aux purges pratiquées par Pol Pot et sa clique, est un pays extrêmement jeune (22 ans de moyenne d'âge!).
Ce médecin se bat pour une médecine égalitaire et non une médecine à deux vitesses. Son hôpital est à la pointe de la technologie et les soins coûtent cher car il refuse de soigner ses patients à peu près. Certaines organisations préconiseraient d'être moins  tatillons dans les pays pauvres que dans les pays riches pour une question de réduction des coûts. Qu'en pensez-vous : faut-il risquer de refiler le Sida à un enfant pauvre car chauffer le sang coûte trop cher? Faut-il passer à côté de certains diagnostics fondamentaux faute de matériel radiographique ou de laboratoires suffisamment équipés? Ou (comme je l'ai lu sur un forum) faut-il laisser opérer la sélection naturelle parmi ces enfants trop pauvres et trop nombreux ? Que deviennent les adultes pour qui les soins sont payants dans des hôpitaux corrompus où pour être soigné il faut donner des dessous de table à tout le monde (médecin, infirmier, personnel de ménage...)? Que de questions à la fin de cette présentation!
Parfois, je trouve que notre très chouette voyage manque un peu de profondeur, que notre vie bien douillette est un peu futile. J'ai trouvé là un projet admirable qu'il me semble important de relayer car, même si nous ne sommes pas tous capables d'autant de sacrifices et d'abnégation, nous pouvons toujours nous rendre utiles en soutenant ces initiatives qui fonctionnent. Faites moi plaisir et à Noël, oubliez mon cadeau, faites un don! :)



SIEM REAP PRATIQUE

Mitri Guest House : 7$/nuit la double avec SDB privée (eau froide), Wifi gratuit

Pass 1 jour = 20, 3 jours = 40$, 7 jours : 60$ (Les pass sont valables soit de manière consécutive, soit sur une période de 1 semaine pour le pass 3 jours ou 1 mois pour le pass 7 jours. Attention de bien préciser ce que vous voulez car, une fois le billet émis, il n'est pas possible de le changer)

Guide francophone : 35$ la journée
Mini-van avec chauffeur et clim (au-delà de 3 personnes+le guide, quasi-obligatoire, même si cela a peu d'intérêt) : 40$ la journée

Location de vélos à la journée : 1$

Livre « Angkor, cité Khmer » : 5$

Bus Siem Reap – Koh Chang (ferry inclus) : 10$

Taux de change : 1€ ~= 1,3$ US
Taux de change : 1$ US ~= 4.000 Riels