Mendoza est une ville moins désertique que dans le nord du pays et c'est exactement ce qu'il nous faut : un petit peu de verdure!
Un anglais et un français nous avaient vanté les mérites d'un hostel qui nous faisait bien envie : bonne ambiance, asados à se faire exploser la panse (barbecue plein de barbac, notre fantasme depuis le passage de frontière!), jardin intérieur, jolie décoration... Nous avions réservé par internet : vous constaterez que nous sommes revenus à la civilisation! Le propriétaire avait juste omis de nous préciser le prix. Oups! Ca les valait mais nous ne pouvions pas nous le permettre : nous avons donc abandonné l'idée du petit paradis... C'est pas grave du tout, nous avons trouvé un petit hostel familial super sympa un peu plus loin. Une chambre double minuscule (où il est quelque peu difficile de rentrer les sacs car le lit prend toute la place) et une salle de bain riquiqui de chez riquiqui mais bien à nous... Nous sommes contents! :)

Le soir, nous sommes allés faire des courses dans un Carrefour (C'est un peu comme les francs-maçons, ils sont partout ;) ). Fini les petits marchés où on fait ses courses pour trois fois rien, où on peut acheter les sachets de thé à l'unité et le sucre par 100g... Là, des gâteaux de toutes les formes et tous les goûts mais pas un seul légume qui en mérite le nom, que des boîtes de conserve. Bienvenue dans le monde moderne! Je pense que ça va nous manquer. Nous ne sommes quand même pas laissé abattre et nous avons acheté deux beaux steacks que nous avons dégustés le lendemain avec une purée de pomme de terre et une bouteille de vin, car n'oublions pas que l'Argentine est un grand producteur de viande et de vin (mais pas de patate, enfin, pas à ma connaissance).

Alors, que croyez-vous que nous ayons fait le lendemain? La route des vins, évidemment, nous ne pouvions pas passer à côté de la culture argentine sans nous arrêter pour goûter un peu!
Nous voici à Maipu, un village où se succèdent les bodegas. Notre première étape était de louer un vélo car les caves s'étalent sur 12km. Et comme nous sommes un peu « locos » (fous), nous avons tenté... le tandem! Moyen de transport très sympa, pas évident à manœuvrer, où il faut faire une confiance aveugle à son partenaire, surtout quand on est derrière, qu'on ne peut pas tourner le guidon et qu'on ne voit rien! Et devinez qui était derrière? C'est bibi! Nous nous sommes beaucoup amusé.
Nous avons débuté par la visite d'un musée du vin, en espagnol (oui, je sais, je suis très fière de comprendre!). Quelques pièces antiques sympathiques et des explications intéressantes, mais quand est-ce qu'on goûte? On n'est pas là pour faire du culturel, nous, on veut à boire tavernier! Nous avons pu déguster un vin rouge astringeant, ainsi qu'un Gewürztraminer insipide. Après un pique-nique au bord de la route, nous sommes allés dans une fabrique d'huile d'olive, de dérivés d'olives, de confitures, de chocolat et de liqueurs. La visite de 3 min 12 n'avait aucun intérêt, mais nous avons pu déguster pas mal de produits, le tout dans une ambiance de fin du monde ou de clôture de bourse. Nous étions une douzaine à réclamer un toast de tapenade, une cuiller de confiture au Malbec, une lichette de liqueur banane-chocolat, un godet d'absinthe... Le propriétaire, un suisse-allemand qui revenait tout juste de l'October Fest de Munich  était très sympathique.
Nous sommes ensuite allés à la bodega de la familia de Tomaso à l'autre bout de la route. A noter, le nombre impressionnant de noms italiens... Ici, on ne plaisante pas avec la dégustation. Nous enchaînons les verres à toute vitesse. La jeune fille nous donne tout de même quelques explications sur les deux Malbec, le Cabernet Sauvignon et le blanc sirupeux type muscat. Une fois de plus (ou devrais-je dire quatre fois de plus...), nous ne sommes pas convaincus par ces vins que nous trouvons trop jeunes et pas assez boisés (et je m'y connais :)). Nous repartons donc l'haleine chargée et les mains vides...
Pour aujourd'hui, nous estimons que nous en avons fait suffisamment et nous regagnons la tienda du loueur de vélo. Là-bas, nos attend un autre verre de vin et Hugo, un charmant propriétaire qui discute avec nous avant de nous raccompagner très gentiment à l'arrêt de bus. Un peu mal au crâne quand même...


Le lendemain, je suis malade et, alors que nous avions prévu d'aller aux thermes, nous passons une journée à ne rien faire (Enfin, Renaud, votre serviteur a mis le site à jour, ce qui n'est pas rien, n'est-ce pas?) Mais qu'est-ce que c'est bien de buller dans le petit jardin, en réchauffant sa couenne au soleil! Ca recharge bien les batteries!

Le jeudi, c'était notre journée loose! Il en faut bien une de temps en temps! La fille de l'hostel nous a mal renseignés et au lieu des deux heures annoncées pour le pont des Incas, il y en avait quatre! Juste pour l'aller. Le bus de retour étant à 16h30, il nous restait 2h30 sur place... Nous photographions le pont des Incas, que j'aurais du mal à décrire, alors je vous laisse voir les photos. Puis, pendant ½ heure, nous longeons une route (où se succèdent les camions venant de la frontière chilienne toute proche) afin de rejoindre le parc régional de l'Aconcagua. La balade étant censée faire 1h30 à 2h, j'ai peur que nous n’ayons pas le temps mais nous tentons tout de même. En 1h10, délestés de quelques pesos (tous les parcs sont payants et pour les étrangers, le prix double, triple et même quadruple!) l'affaire est pliée, nous sommes revenus à la case départ. Sur la route, nous avons aperçu le sommet enneigé de l'Aconcagua qui culmine tout de même à 6962m! Sur le plan, on nous annonçait deux lacs qui en fait n'étaient que des étangs minuscules. Nous avons déjà vu des paysages plus époustouflants...
Le bus nous récupère sur le bord de la route. Quel bonheur! L'attente dans le vent glacial et sur la route pleine de camion est assez casse-pieds.


Franchement, cette petite escapade ne valait pas les 8h de bus... Du coup, pour nous remonter le moral, nous décidons de nous payer le restau, recommandé par une argentine. Nous commandons une parillada pour deux avec une bouteille de vin (Syrah je crois). Tout d'abord, la viande est servie sans accompagnement : pas de frites, pas de riz et même pas de salade verte qui sert à rien et qui prend de la place dans l'assiette mais qui aurait été bienvenue après un régime de féculents pendant 4 mois... Ce n'est, malgré tout, pas très grave! Par contre, le drame, c'est la parillada! Pas un seul morceau de viande rouge (On n'est pas censés être en Argentine?), du poulet en batterie (Quoi, on s'est télétransportés au Pérou?), du boudin noir (Ou alors, on est à la Martinique?), des bouts de viande très suspects, spongieux, du gras avec un tout petit peu de viande indéterminée, des oreilles ou des testicules (Mon Dieu, on est revenus en Bolivie, à la Cancha!). Heureusement que le vin est bon... J'espère qu'on se rattrapera à une autre occasion!


Pour conclure notre passage à Mendoza, nous visitons la ville. Je crois que nous sommes maudits avec les bus : nous attendons sagement 1h30 pour apprendre que la ligne, contrairement à ce qui est indiqué, ne passe pas par là! Au programme, le cerro de la Gloria, la traversée du parque San Martin (libérateur de l'Argentine, du Chili et du Pérou du joug espagnol, mort à Boulogne-sur-mer dans l'oubli) un retour au centre-ville en flânant, une énoooorme glace trop bonne (petit craquage pour nous remonter le moral après la défaite de la veille), un parc coincé sous le périph... A noter, le piège à cons : des rigoles qui courent le long des trottoirs. Par endroit, les trous sont couverts par des grilles, à d'autres, non! Attention de ne se pas se casser la figure ou une jambe... Une bonne journée!


A 18h, nous prenons notre bus de nuit qui nous amènera à San Martin de Los Andes. Un garçon charmant nous demande toutes les cinq secondes si le son de la télé est assez fort, si la température est bonne... Nous avons droit à un repas chaud (au poulet, je ne cherche même plus la logique...), un peu gâché par un monsieur qui vomit derrière nous... Bon appétit et bonne nuit! :-)

NB : Il faut que je rétablisse une vérité. Les bus ne sont jamais aussi beaux que dans l'article « ce qu'il faut savoir sur les bus » mais sûrement plus confortables. Mais c'était les seules photos que nous avions... Désolée si je fais tomber un mythe, si j'effrite un rêve...



MENDOZA PRATIQUE

Hostel « Estacion Mendoza »
Les + : Personnel charmant, très aidant (même si parfois ils nous ont dis des bêtises...), cuisine libre d'accès propre, PC et wifi
Chambre double riquiqui avec SDB privée : 80 pesos (au lieu de 100 pesos)
Les - : Riquiqui...
Lit dans un dortoir de 8 : 35 pesos/pers

Entrée du parc de l'Aconcagua (pour les étrangers) : 6 pesos

Bus pour le pont des incas : 26,50 pesos/trajet – Durée : 4h – 3 allers (6h-10h15-?) et 3 retours (?-16h45-20h) par jour
Bus de ville (il faut une carte qui se recharge. Elle coûte 3 pesos et on peut y mettre un minimum de 8 pesos.) : 1,70 pesos

Location du tandem « Mr Hugo » à Maipu : 40 pesos (en basse saison) Pour un vélo, compter entre 25 et 30 pesos suivant la saison

Bus pour San Martin de los Andes (les compagnies Tramat ou Le Rapido ou Andesmar ont un bus direct le vendredi soir)
→ Mendoza – Neuquen : 225 pesos - ~12h de trajet - Semi-Cama – Départ : ~18h-18h30 – Arrivée : 6h – Snack, dîner et petit-déj' (Compagnie Chevalier ou une autre)
→ Neuquen – San Martin de los Andes : 76 pesos - ~6h de trajet – Eco -  Départ : ~8h – Arrivée : ~14h – Snack (Compagnie Albus/Quebus)
D'autres compagnies passent pas Cipoletti mais c'est plus cher.
Attention : donner un pourboire au gars qui charge et décharge les sacs du bus (surtout au départ parce qu’apparemment, certains pas contents se servent dans les sacs quand ils n'ont pas eu de pourboire!) Difficile d'évaluer combien, mais pas un billet, en tous cas!

Taux de change : 1€ ~= 5,3 pesos argentins